Leur principal argument est que l’élimination des goulets d’étranglement entraînera une augmentation du trafic. Tous les calculs et analyses d’évaluation de l’OFROU montrent toutefois que cet argument est fallacieux et la réalité l’atteste également. Ainsi, les aménagements existants comme l’élargissement à 6 voies de l’A1 entre Härkingen et Wiggertal ou celui de l’A4 entre Blegi et Rütihof (tous deux achevés il y a environ 10 ans), de même que la construction du troisième tube du tunnel du Gubrist prouvent que la stratégie du Conseil fédéral et du Parlement porte ses fruits. Partout, le trafic d’évitement s’est redirigé vers les routes nationales, les villages ont été massivement délestés et la sécurité routière s’en est trouvée nettement renforcée. Cela également avant tout dans les localités, où les piétons et les cyclistes en particulier bénéficient d’une sécurité accrue.
Les opposantes et opposants au projet agitent également le spectre d’une augmentation du prix du carburant. Là aussi, il s’agit d’un argument fallacieux. L’argent nécessaire à l’élimination des goulets d’étranglement est disponible, déjà payé par les automobilistes. Les moyens à disposition doivent être affectés d’urgence à l’élimination des goulets d’étranglement et des embouteillages, ce qui permettra in fine d’éviter d’autres accidents sur les routes en aval. Pour la sécurité des automobilistes, des cyclistes et des piétons. Et une intervention rapide des services de secours. Il est logique qu’à long terme, les recettes de l’impôt sur les huiles minérales diminuent en raison des gains d’efficacité et de l’électrification. Ce n’est pas nouveau et c’est même réjouissant d’un point de vue environnemental. Il est tout aussi logique qu’à long terme l’ensemble des personnes utilisant les routes contribuent à leur financement.
Contrairement aux affirmations des opposantes et opposants, les projets actuels ne prévoient pas la construction de nouvelles routes, mais l’adaptation de routes existantes, et ce de manière ponctuelle, là où cela s’avère nécessaire et judicieux. Ainsi, l’espace supplémentaire exploité est également limité, trois des projets prévoyant la construction de tunnels. Au total, seuls huit hectares de surfaces d’assolement sont utilisés. C'est moins de 0,002% de toutes les surfaces d’assolement du pays, et cela ne représente qu’un peu plus d’un tiers de la surface d’une exploitation agricole moyenne. Là où des terres cultivables doivent être utilisées, elles doivent être recréées à d’autres endroits. Lorsque des surfaces d’assolement sont réquisitionnées pour la construction des routes nationales, il est impératif de compenser cette perte en tenant compte de la qualité et avec le soutien des cantons concernés. Il est ainsi garanti que la surface de terres agricoles restera la même. C’est dans ce contexte que l’Union suisse des paysans a décidé de recommander de voter «OUI» au PRODES.
Nous avons tous besoin d’un système de transport qui fonctionne. Le rail et la route ne doivent pas être mis en concurrence. Les routes nationales sont une pièce indispensable du puzzle de ce système et ne doivent pas être mises en danger. Pour cette raison, un «OUI» aux routes nationales est absolument nécessaire le 24 novembre.